Prêt immobilier et assurance : les 5 erreurs qui coûtent cher (et comment les éviter)

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Article rédigé par Thibault Pastour (ex-banquier d'affaires et certifié AMF)

Souscrire un crédit immobilier, c’est le début d’un projet de vie. Achat d’une résidence principale, investissement locatif, maison de vacances… Mais derrière les taux d’intérêt et les mensualités se cache un poste de dépense sous-estimé : l’assurance emprunteur.

Et pourtant, elle peut représenter jusqu’à 30 % du coût total du prêt. La bonne nouvelle ? Vous pouvez éviter certaines erreurs fréquentes, faire des économies et protéger efficacement votre projet. Voici les cinq pièges à éviter et les bons réflexes à adopter.

Table des matières

Croire que l’assurance de la banque est obligatoire

C’est une idée reçue tenace. Beaucoup d’emprunteurs pensent qu’ils sont obligés de souscrire l’assurance proposée par leur banque. En réalité, ce n’est pas le cas.

Grâce à la délégation d’assurance, vous pouvez choisir librement un autre assureur, tant que les garanties sont équivalentes à celles exigées par la banque. Depuis la loi Lemoine (2022), il est même possible de changer d’assurance emprunteur à tout moment, sans frais ni justificatif. Ce qu’il faut faire : comparez les offres dès la simulation de prêt, et n’hésitez pas à faire jouer la concurrence. 

 

Se focaliser uniquement sur le prix en oubliant les garanties

Une prime mensuelle attractive, c’est tentant. Si les garanties ne couvrent pas suffisamment, c’est votre sécurité qui est en jeu. Certaines assurances excluent des pathologies courantes ou imposent des délais de carence et franchises très longs.

Par exemple, une couverture invalidité peut ne s’activer qu’après 90 jours d’arrêt de travail, ou ne couvrir que les cas les plus graves. Ce qu’il faut faire : analysez les conditions générales et les exclusions. Vérifiez les garanties ITT (incapacité temporaire de travail), PTIA (perte totale et irréversible d’autonomie), et les délais de franchise.



Choisir son assurance sans tenir compte de son profil

Une assurance standard peut convenir à certains profils, mais ne sera pas adaptée à tous. Si vous êtes fumeur, sportif à risques, travailleur indépendant, ou si vous avez des antécédents médicaux, vos besoins en couverture seront différents. À l’inverse, pour un investissement locatif, il est souvent possible de réduire la couverture sans mettre en danger le projet. Ce qu’il faut faire : faites un bilan complet de votre profil, de vos projets, et de vos besoins. L’objectif est d’avoir une assurance personnalisée, et pas surdimensionnée, ni insuffisante.

Négliger le TAEA (Taux Annuel Effectif de l’Assurance)

Le TAEA permet de connaître le coût réel de l’assurance par rapport au montant emprunté. Sans ce taux, vous ne pouvez pas comparer efficacement deux offres.

Certaines banques présentent le coût global du crédit, assurance incluse, sans détailler le poids de l’assurance. Résultat : il devient difficile de savoir ce qui vous coûte vraiment.

Ce qu’il faut faire : exigez que le TAEA figure sur toutes les propositions. Il doit être clairement indiqué, au même titre que le TAEG (taux annuel effectif global).

Penser qu’il est trop tard pour changer d’assurance

Autre idée fausse : une fois l’offre de prêt signée, vous ne pourriez plus changer d’assurance. C’était vrai… avant. Aujourd’hui, la loi Lemoine vous permet de résilier à tout moment, même après plusieurs années, pour souscrire un contrat plus avantageux.

Ce qu’il faut faire : faites un point régulier. Si vous trouvez une offre équivalente en garanties, mais moins chère, vous pouvez changer d’assurance à tout moment, sans frais.

Conclusion

L’assurance emprunteur n’est pas qu’une formalité. C’est un levier d’optimisation financière trop souvent négligé. Comparer les assurances emprunteur, comprendre les garanties et savoir quand (et comment) changer peut faire une réelle différence. Que vous soyez en train de négocier votre prêt ou déjà engagé, il n’est jamais trop tôt (ou trop tard) pour optimiser votre contrat. Prenez le temps de vous informer, utilisez des comparateurs spécialisés ou faites-vous accompagner par un conseiller indépendant. Une assurance bien choisie, c’est plus de sérénité et souvent plusieurs milliers d’euros économisés.

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